Sortons vainqueurs de cette crise !

Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! « 

Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

(Légende amérindienne citée par Pierre Rabhi

Sortons vainqueurs de cette crise !

Pour une reprise en main de nos pouvoirs individuels.

Bien malin qui pourrait aujourd’hui établir une liste de tout ce que la crise sanitaire actuelle va engendrer de bouleversements sur notre planète. En réalité, peu de secteurs échapperont à une sérieuse remise en question de nos habitudes, de nos choix de vie, de nos valeurs.

Il aura peut-être suffi d’un minuscule ennemi invisible pour qu’enfin nous ouvrions les yeux. Le coronavirus, reconnaissons-lui au moins cette vertu, aura agi comme un révélateur.

Remarquez que si l’on considère l’état actuel de notre planète, on se dit qu’un électrochoc collectif, mondial, apparaît de plus en plus comme un mal absolument nécessaire et comme une épreuve obligée avant une prise de conscience essentielle. Essentielle, parce que de cette prise de conscience dépendra la survie de notre humanité, pas moins ! Des constats alarmistes, faits de chiffres indiscutables, nous rappellent quotidiennement que les océans  étouffent, que l’être humain a déjà éradiqué plus de 70 % du règne animal en moins de 100 ans, que quelques degrés de plus du réchauffement climatique vont avoir des conséquences dramatiques pour des millions d’êtres humains… On en finirait plus d’énumérer les atteintes criminelles que l’homme fait subir à la Terre qui lui a donné accueil.

Si la planète Terre pouvait crier chaque fois que nous lui portons un coup de poignard, on entendrait ses hurlements jusqu’aux confins de la galaxie.

L’Histoire nous l’enseigne, plus une responsabilité est collectivement partagée, moins elle a d’incidence sur les comportements individuels ; un million de criminels sont moins coupables qu’un assassin isolé.

Or combien de millions d’êtres humains savent que nous courons à la catastrophe si nous ne remettons pas en question le dogme sacro-saint de la pseudo croissance ? Et combien d’entre eux sont prêts à sortir de leur léthargie, à se regarder dans le miroir et à réfléchir sur leurs propres habitudes de consommation ?

Envoûtés que nous sommes par les sirènes du modernisme, qui nous serinent comme des mantras que confort et joie de vivre sont enfants de  la consommation, nous ne voyons pas que leurs promesses sont empoisonnées.

Disons-le tout net, nous ne croyons pas que les gouvernements, démocratiques ou non, sont une solution à la crise. Depuis belle lurette, ils ont abandonné les missions pour lesquelles ils étaient élus, ils ont cédés aux injonctions de la haute finance mondialiste et des multinationales, bref ils ont trahi. Notre erreur aura consisté, en glissant notre bulletin dans l’urne, à confier imprudemment notre pouvoir de décision à des gens qui n’en étaient pas dignes.

L’urgence aujourd’hui

En effet, il y a urgence. Chacun de nous doit reprendre en main, non seulement les rênes de sa santé, mais aussi celles de sa responsabilité individuelle au sein de la collectivité, à l’image du colibri qui faisait sa part.

Ce sera l’ambition, la raison d’être de ce blog : apporter des éléments de réflexion à ce qui  pourrait fort s’apparenter à une révolution individuelle, la seule qui soit digne d’intérêt.


Par Bertrand Freymond